Jean WINAND, Les hiéroglyphes : une langue et une écriture comme les autres ?
Docteur en Langues et Littératures orientales, Jean WINAND est professeur ordinaire à l’Université de Liège où il fut aussi Doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres et vice-recteur. Il enseigne également à l’Université libre de Bruxelles. Ses domaines de recherche sont principalement la langue et la philologie de l’Égypte ancienne, mais aussi la littérature et l’histoire des idées.
Il est membre de l’Académie royale de Belgique.
Les hiéroglyphes : une langue et une écriture comme les autres ?
L’écriture hiéroglyphique, dont on peut faire remonter les premières traces à la fin du IVe millénaire, est restée en usage jusqu’à la fin du IIIe siècle de notre ère. Le nombre de signes utilisés – entre 1000 et 7000 suivant les époques – la place d’emblée dans la classe des écritures complexes, non alphabétiques. De fait, l’écriture hiéroglyphique combine trois catégories de signes : des logogrammes, des phonogrammes et des classificateurs sémantiques. Une de ses originalités est d’avoir conservé tout au long de son histoire un lien très fort avec sa dimension iconique originelle. L’histoire de cette écriture révèle ainsi un double tiraillement entre un pôle phonétique, qui aurait pu mener à la création d’un alphabet, et un pôle iconique, qui débouchera à l’époque gréco-romaine sur une interprétation symbolique, qui s’imposera à la Renaissance et jusque dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.